Cette maison de chanoine de plan en U porte la date 1565 sur le portail d’entrée. Comme d’autres alentour, elle a été construite entre une cour fermée et un jardin clos de murs, selon une organisation très appréciée dès la fin du Moyen Age dans les quartiers canoniaux. Cette disposition permettait en effet aux chanoines de vivre à l’abri du monde extérieur. Au XVIIe siècle, elle était dotée d’une chapelle, sans doute parce qu’elle était occupée par le chef du chapitre. Dans le courant du XVIIIe siècle, elle a été le lieu de résidence du chanoine Talbert, connu pour avoir remporté, contre l’écrivain Jean-Jacques Rousseau, le premier prix de l’Académie de Dijon pour une dissertation portant sur l’origine de l’inégalité entre les hommes.
S’il subsiste encore autour de la cathédrale Saint-Jean un certain nombre de maisons de chanoines, vingt-deux ont été néanmoins rasées vers 1678 par Vauban en même temps que la cathédrale Saint-Etienne, pour y construire la citadelle.
Dans l’étroite rue du Chapitre que vous allez emprunter pour rejoindre le n° 6 rue du Palais et qui longe le flanc de la cathédrale Saint-Jean, vous pourrez voir plusieurs maisons de chanoines bâties sur rue, comme au n° 3. Cette volonté de construire sur rue répondait sans doute à une contrainte du terrain, pas assez profond pour installer la demeure entre une cour et un jardin, comme l’exemple précédent.